[Toulibre] Fw: 25 Avril 2009, Toulouse : manifestation contre la mort d'Internet
Jérôme
jerome at jolimont.fr
Jeu 23 Avr 21:40:12 CEST 2009
Bonsoir,
j'ai reçu ceci. Ca peut en intéresser parmi vous. J'ai pas vraiment pris le
temps de regarder qui organise (d'autant que je n'irai par ce je suis pas
là) donc je ne fais suivre que pour info. Dans la liste des soutiens il y a
ubuntu-fr.
http://www.manifestation-contre-hadopi.com/forums/pr%C3%A9parer-les-manifestations-sur-le-terrain/manifestation-toulouse
Jérôme
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Message transmis :
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Date: Thu, 23 Apr 2009 20:15:39 +0200 (CEST)
De: spelda
Objet: [antidelation-toulouse] 25 Avril 2009, Toulouse : manifestation contre
la mort d'Internet
25 Avril 2009, Toulouse : manifestation contre la mort d'Internet
à 11h00 place Wilson devant la fnac
La loi HADOPI, votée le 2 Avril 2009, rejetée par les Députés le 9 Avril
2009, réintroduite par la porte des cabinets le 29 Avril 2009 comprend des
dispositifs liberticides :
* Le réseau Internet français sera mis sur écoute, façon Big-Brother.
* Des logiciels mouchards payants seront disponibles pour prouver la bonne
foi des internautes.
* Il revient à chaque individu la charge de la preuve qu’il respecte la loi,
en contradiction avec les principes de droit établis depuis 200 ans.
L’impensable est arrivé, ouvrant la voie à une régression des libertés
publiques. Cette régression montre que les libertés ne sont jamais acquises
et qu’il faut toujours être vigilant à les défendre. Pour vous en convaincre,
regardez les vidéos des discussions de la loi HADOPI à l’Assemblée Nationale.
Des manifestations sont en cours d’organisation dans toute la France. Nous
n’avons que quelques jours pour boucler le projet. Les manifestations seront
organisées avec le plus grand soin.
Voir ici pour des détails sur l’organisation de la manifestation à Toulouse :
http://www.manifestation-contre-hadopi.com/forums/pr%C3%A9parer-les-manifestations-sur-le-terrain/manifestation-toulouse
Plus d’infos sur la loi HADOPI ici :
http://www.laquadrature.net
La loi HADOPI est fondée sur une méconnaissance irresponsable des principes
fondamentaux du monde numérique. Cet aveuglement coupable est partagé par le
législateur et les nouveaux moines copistes qu’il défend. L’objectif de la
loi, qui est de dissuader le partage d’�uvres entre particuliers, part du
postulat que "pirater tue", que "télécharger c’est piller", en somme que le
partage est assimilable à du vol. Ce mensonge sera inévitablement, à l’instar
de la loi HADOPI et de ses défenseurs, balayé par l’Histoire. La révolution
numérique et les nouveaux moines copistes
Il convient de s’attarder sur la nature même de cet environnement numérique :
elle se base sur la faculté nouvelle de représenter tout produit de l’esprit
humain par une suite de 0 et de 1. Cette nouvelle capacité, dont la
technologie a doté l’humanité toute entière, permet à chacun de réaliser ce
qui n’était autrefois possible que pour une poignée d’acteurs industriels
contrôlant des chaînes de fabrication de copies et des canaux de
distribution. Eux-mêmes avaient obtenu cette capacité par l’imprimerie de
Gutenberg, créant un contre-pouvoir face aux monopoles des moines copistes
sur la distribution du savoir.
Pour poser les choses clairement : la technologie permet aujourd’hui à chacun
de copier, à l’infini, de l’information et des �uvres pour un coût
négligeable et de devenir son propre canal de diffusion. Il s’agit sans doute
du plus formidable apport pour notre civilisation depuis l’invention de
l’imprimerie.
S’il est évident que cela signifie une érosion inéluctable des nouveaux
moines copistes, dont le modèle économique reste entièrement basé sur le
contrôle de la production et de la distribution de copies, assimiler à du vol
ce phénoménal progrès technologique et tous les bénéfices sociaux,
économiques et culturels qu’il engendre, est un non-sens historique.
Matériel et immatériel : soustractions et multiplications
Les biens numériques sont dits non-rivaux et non-exclusifs, contrairement aux
biens physiques : lorsque l’on vole une montre, son ancien propriétaire ne
peut plus s’en servir. De même que si une montre existe en 10 exemplaires,
elle sera inévitablement plus chère que si elle existe en 10 millions
d’exemplaires. De ces caractéristiques des biens matériels découle la rareté
sur laquelle leur économie est fondée. Lorsque il y a vol, il y a
nécessairement soustraction.
À l’inverse, chacun peut profiter d’un bien non-rival et non-exclusif, à
l’image d’une idée que l’ont peut partager avec 2 ou 20 personnes sans en
perdre les bienfaits. Les usages se multiplient, voire s’enrichissent
mutuellement. C’est une économie basée sur l’abondance. La valeur se trouve
ailleurs (dans la captation de l’attention et le service notamment). La
propagation de biens immatériels est une multiplication.
Un mensonge d’État
On saisit ici la portée du mensonge historique de Christine Albanel et des
industries qu’elle défend : assimiler la rareté à l’abondance, le partage au
vol, le matériel à l’immatériel, est un combat perdu d’avance, digne de la
’novlangue’ de George Orwell1.
La grande majorité des industries culturelles, alliée au Gouvernement,
préfère maintenir le statu quo en luttant contre le partage des �uvres,
tournant ainsi le dos aux progrès indéniables que représentent ces pratiques.
Elles refusent de voir l’apport historique qu’induit la libéralisation de la
circulation des �uvres culturelles qui pourtant, plus que jamais, façonnent
nos identités et nos représentations collectives.
Pour étayer ce mensonge d’État, les défenseurs du projet multiplient les
raccourcis statistiques trompeurs et faussent le débat sur les conséquences
économiques réelles du partage de fichiers. Une étude récente, commanditée
par le Gouvernement néerlandais, montre ainsi que les utilisateurs de réseaux
peer to peer ne diminuent pas leur consommation marchande de biens culturels
relativement au reste de la population2. Cela explique sans doute pourquoi,
parallèlement à l’essor du partage de fichiers en France, la fréquentation
des salles de cinéma a atteint des records pour l’année 2008 (+ 6,2% en
France en 2008 contre à peine + 0,3% en Europe3) ou que le cinéma français
bat actuellement des records de production4.
La situation actuelle, loin d’être une crise réductible à la simple violation
du droit d’auteur, rend nécessaire une reconfiguration profonde de
l’industrie du divertissement à l’ère numérique. Ainsi, plutôt que de tenter
de se servir vainement de la loi comme rempart contre les nouveaux usages,
plutôt que de faire obstacle au progrès, il faut réfléchir à des règles
adaptées à la société de la connaissance et participant au financement de la
création5. Une nécessaire adaptation du droit d’auteur qui irait, cette fois,
dans le sens de l’Histoire.
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