Minute 88 Une processus de termination plus doux et aussi par exemple permettre l'utilisation de BitTorrent pour la diffusion des copies c'est interdit selon la GPL version 2 parce que BitTorrent fait des choses un peu bizarres que il y a 16 ans personne ne prévoyait donc nous ne pouvions pas développer la license de manière à permettre l'utilisation de BitTorrent. Mais évidemment c'est bon de pouvoir utiliser légalement BitTorrent avec le logiciel libre donc nous avons fait les changements pour le permettre. Il faut aussi répondre aux dangers nouveaux comme par exemple le danger de tivoïsation : qu'est-ce que ça veut dire la tivoïsation ? C'est la pratique de développer une machine, de vendre un produit qui est un ordinateur avec du logiciel libre de manière que l'utilisateur pratiquement ne puisse pas le changer et pourquoi, parce que la machine détecte les versions modifiées et (oh comment dit-on) et s'arrête automatiquement donc l'utilisateur peut obtenir le code source du programme si c'est un programme sous la GPL et peut changer le programme, il peut compiler Minute 90 sa version, il peut mettre le binaire de sa version dans le produit et le produit ne fonctionne point parce que les circuits détectent que le logiciel a été modifié et s'arrêtent. Ça c'est la tivoïsation. Donc nous avons interdit la tivoïsation dans les produits destinés à l'utilisation des individus. Aussi nous avons fait quelque chose de nouveau pour résister le danger des brevets informatiques. N'importe quel programme est vulnérable aux brevets informatiques et peut être tué par un brevet dans les mains d'un inconnu. Et la license du programme ne peut rien faire contre ce danger. Mais pour le logiciel libre il y a un autre danger encore pire qui est le danger d'un sort pire que la mort : d'être rendu effectivement privateur. Et nous pouvons résister cette sort par dire dans la license que le programme meurt quand il est menacé d'un sort pire que la mort et c'est très important parce que des fois un détenteur d'un brevet veut tué un programme libre mais s'il pouvait exprimer de l'argent des utilisateurs du programme libre ce serait plus attractif donc Minute 92 si nous pouvons bloquer la possibilité d'extraire de l'argent avec le brevet peut-être le détenteur ne nous attaque pas parce qu'il ne gagne pas en nous attaquant. Aussi Microsoft peut-être voudrait détruire des programmes libres avec ses brevets mais il a des clients qui sont aussi des grandes entreprises qui ne l'aimeraient pas parce qu'ils utilisent le système GNU-Linux et d'autres logiciels libres, donc Microsoft cherche à ... comment dit-on "to squeeze something to get out fluid" ? [presser, presser...] Presser ? Donc Microsoft cherche à presser l'argent des utilisateurs de GNU-Linux comme par exemple dans l'accord qu'il a fait avec Novell. Mais nous avons développer la manière de renverser cet accord de manière que il nous protège de Microsoft et nous l'avons mis dans la version 3 mais l'idée générale n'a pas changé et ne changera jamais : c'est de garantir que les utilisateurs possèdent les 4 libertés [applaudissements] [question d'un interlocuteur :] Bonsoir, moi je suis venu parce que je ne suis pas un technicien et apparement il y a beaucoup, énormément de techniciens dans la salle, Minute 94 et donc je suis entouré par des systèmes informatiques, à chaque fois que j'utilise ma carte bleue, je suis repéré, fliqué, et j'ai l'impression de vivre en 1984 donc je vois qu'il y a une pression politique, sociale et policière dans l'informatique. je ne connais rien à l'informatique mais j'aime ma liberté alors en tant que société civile ou très très faible membre de la société civile comment peut-on se défendre contre la matraque ou contre la police qui devient de plus en plus ou beaucoup trop oppressante [RMS] Une chose à faire c'est de ne pas acheter des choses avec la carte de crédit [rires] acheter des choses avec du liquide. Autre chose est organiser politiquement, c'est difficile, je comprends, on voit la grande défaite d'avoir élu la sarcome [rires] [l'interlocuteur] oui mais d'autre part tout est fait pour que on soit de plus en plus isolé. [RMS] Je n'ai pas de recette magique [interlocuteur] c'est vrai [RMS] je fais ce que je peux. Dans un domaine de la vie j'ai fait des avances dans la liberté mais ça n'implique pas que je sais faire vaincre la liberté dans tous les domaines de la vie. Je voudrais bien savoir ! [interlocuteur] Ben merci d'essayer déjà ! Minute 96 [un autre interlocuteur] Bonjour, vous vous êtes beaucoup battu en fait pour votre liberté, vous avez commencé à appliquer cette liberté au niveau du logiciel maintenant vous vous battez pour cette liberté au niveau juridique, au niveau des licenses et pour revoir [?] le logiciel libre mais je me demandais maintenant est-ce que votre prochain combat ce ne serait pas au niveau du matériel parce que [RMS l'interrompt] Je ne comprends pas ce que ça veut dire ? [interlocuteur] Les fondeurs comme ATI, NVidia, [RMS, l'interrompant à nouveau] Ah ! Je peux répondre maintenant parce que je comprends ce que c'est [interlocuteur, en riant] Bon alors je finis pas ma question [RMS] Mais c'est une autre question ; il ne s'agit pas d'étendre les mêmes libertés au matériel parce que c'est nul, il n'y a pas de copieuses pour le matériel, donc la liberté de copier le matériel n'a pas de sens mais la question qui, oui, a du sens c'est savoir utiliser le matériel pour pouvoir écrire du logiciel libre, pour le faire, et il y a du matériel dans les ordinateurs dont les interfaces sont secrètes et quand l'interface d'un dispositif est secrète comment pourrions-nous écrire le logiciel libre pour l'utiliser ? C'est presque impossible. Il faut l'ingénie inverse [brouhaha et rires suite à l'hésitation de RMS, la salle lui souffle "reverse engineering"] De toute manière c'est difficile mais c'est la seule manière Minute 98 de faire le travail donc ce que nous devons faire c'est organiser pour faire la pression sur les entreprises, sur les fabricants de publier les spécifications de leur produits parce que moi je trouve que c'est insupportable offrir de nous vendre un produit et refuser de nous dire comment l'utiliser mais il parait que ATI est en train de changer de politique parce que AMD a acheté ATI et récemment ils ont dit qu'ils vont supporter le logiciel libre. Je ne commais pas les détails mais peut-être c'est bon. Mais le problème est plus général, pas seulement dans les cartes graphiques mais dans beaucoup de sous-domaines des dispositifs physiques et donc nous avons peut-être gagner une bataille mais pas la guerre.[interlocuteur] Merci. [RMS] Et pour organiser cette guerre, dans le site fsf.org, nous avons des pages de ressources matérielles selon les champs qui donnent la liste des produits qui supportent bien le logiciel libre donc comme ça vous pouvez acheter les produits qui fonctionnent bien avec le logiciel libre. Minute 100 Autre question ? [un interlocuteur] Bonsoir ... Je voulais ... On m'entend ? [RMS] Non, il faut prononcer plus articulément toutes les consonnes [rires] parce que mon problème d'audition est de reconnaître les consonnes dans les conditions imparfaites. C'est dommage mais je ne peux rien faire [interlocuteur] Ma question c'est qu'est-ce que vous pensez de la position de Sun avec Java et OpenOffice, estce qu'ils œuvrent [RMS] C'est bon oui ; ils sont libres maintenant mais Java pas complètement parce que il y avait des libariries de Java qui n'étaient pas développées par Sun et Sun n'est pas autorisé à les libérer donc il faut les remplacer et je crois que Sun participera dans ce projet de remplacement de ces librairies. C'est un projet donc qu'il faut faire et les programmeurs qui aiment le langage Java peuvent participer dans ce projet de terminer la libération de Java.[uh autre interlocuteur] Bonsoir, quand on développe un logiciel sous la license GPL on dit en tête de code que c'est la dernière version qui s'applique et ma question c'est [RMS, l'interrompant] Euh non, pas vraiment, on peut dire "la version 2", on peut dire "la version 2 ou autre version postérieure" et c'est ce que nous suggérons de dire "version 2 ou plus grand".[l'interlocuteur] Dans ce cas là ça veut dire que c'est la dernière version qui sera la bonne Minute 102 [RMS] Non. Après la publication officielle de la version 3 chaque utilisateur aura le choix de suivre la version 2 ou la version 3. Si le programme dit "version 2 ou plus grand" [interlocuteur] D'accord donc c'est l'utilisatuer qui choisit la license [RMS] Oui, et donc l'option de suivre la version 2 existera pour toujours parce que nous ne pouvons pas retirer l'autorisation déjà donnée [l'interlocuteur] Merci. [RMS] une autorisation qui pourrait être retirée n'est pas vraiment une liberté. Il doit être comme ça [//it must be so//]. Je crois deux questions en plus parce que c'est tard. [une interlocutrice] Excusez-moi, bonsoir, j'avais une question à vous poser concernant l'annonce récente du soutien de Novell au combat de l'EFF [RMS] Au combat de quoi ? [une interlocutrice] Novell a annoncé qu'ils allait donner des fonds à l'Electronic Frontier Foundation pour [RMS, l'interrompant] C'est bon ! [rires] L'EFF ne se bat pas pour le logiciel libre mais elle se bat pour d'autres causes importantes [l'interlocutrice] Mais dans leur annonce ils ont souhaité donc se battre pour modifier les législations brevets dans le domaine du brevet logiciel dans le monde entier [RMS, l'interrompant à nouveau] Ah c'est bon ! Je ne savais pas mais c'est très bon, c'est une bonne nouvelle [l'interlocutrice] Je voulais savoir si c'était dans le sens de la FSF ou pas pour vous [RMS] Oui, oui, oui, je ne savais pas Minute 104 Mais j'ai lutté contre les brevets informatiques pendant 17 ans et je suis content de voir des autres qui participent dans cette lutte. Peut-être l'exemple de l'entreprise qui cherche à breveter les corrections des problèmes de sécurité peut faire penser, peut encourager les gens à penser plus clairement à ce sujet. Autre question ? [un interlocuteur] J'avais une question. Sans revenir sur la polémique que vous lanciez tout à l'heure sur Linus, moi si j'ai bien suivi la chronologie, vous avez dit que vous avez lancé l'idée de GNU en 84 [RMS] L'idée en 83 mais j'ai commencé le travail de développement en 84 [l'interlocuteur] Et comment se fait-il que au moment où Linus Torvald a ressenti le besoin d'avoir un noyau, en 91, pourquoi le noyau n'avait toujours pas été développé et pourquoi ça n'avait pas été une priorité [RMS] Parce que il y a ... D'abord le noyau est un des grands composants d'un système d'exploitation. En 84 j'avais beaucoup de grands composants à faire et en principe on pourrait les faire dans n'importe quel ordre donc je cherchais la manière de réduire le travail. Je cherchais pour tous les grands composants quelque chose pour commencer avec, pour réduire le travail à faire parce que c'était un travail si grand que personne n'était certain de terminer, donc Minute 106 avec le noyau aussi je cherchais quelque chose qui était libre et peut-être pas utilisable mais qui pourrait être le commencement. Et enfin j'ai trouvé quelque chose. J'ai trouvé le noyau Mach qu'on appelle parfois un micro-noyau parce que il n'offre pas les services du noyau d'Unix mais des services plus basiques et généraux sur lesquels il faut développer le remplacement compatible pour Unix ou n'importe quoi donc notre travail devrait être développer la moitié supérieure du noyau parce que nous avions déjà la moitié inférieure donc je pensais moins de travail. Et aussi étant donné Mach comme plate-forme de base nous pourrions développer notre moitié supérieure dans un système de partage de temps et déboguer chaque programme avec le débogueur symbolique normal beaucoup plus facile je pensais donc je pensais que avec cette conception nous pourrions avoir un noyau utilisable dans peu de temps et donc j'ai commencé ce projet, j'ai employé quelqu'un pour faire ce projet en 90. Je ne sais pas pourquoi mais il y avait beaucoup de problèmes dans ce projet et Minute 108 il parait qu'il y a des problèmes fondamentaux dans cette conception. De toutes manières, c'est un peu triste mais ce n'est pas tragique parce que Linux existe donc nous avons un noyau libre, plus ou moins. Je dis plus ou moins parce que une des choses que Monsieur Torvalds a fait, il a accepté l'introduction des programmes privateurs dans le code de Linux. Ces programmes ne tournent pas sur l'ordinateur central ; ils tournent sur des ordinateurs dans les dispositifs. Ils s'appellent "firmware" mais ce veut dire ils sont des programmes pas pour l'ordinateur central mais plutôt pour d'autres ordinateurs dans les dispositifs mais ils sont néanmoins programmes et ils ne sont pas libres. On les trouvent comme des vecteurs de nombres, vecteurs de constantes, des milliers de nombres et ce n'est pas du code source, c'est du code binaire déguisé en code source et donc c'est un problème. La distribution GNewSense a supprimé tous ces "firmware blobs" et donc la version de Linux qui se trouve dans GNewSense est libre. Les effets de l'oubli de la liberté comme but peuvent se voir partout dans notre comunauté : il y a des centaines de distributions du système GNU-Linux. Minute 110